Crédit immobilier : les propriétaires de maisons mal isolées risquent d’avoir du mal à rembourser

Les propriétaires de maisons mal isolées sont particulièrement vulnérables à la hausse des prix de l’énergie, avertit la Banque nationale. Certains risquent d’avoir des difficultés à rembourser leur crédit immobilier. Il existe donc de réels risques financiers liés à la performance énergétique d’un bien.

Crédit immobilier : les propriétaires de maisons mal isolées risquent d'avoir du mal à rembourser
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La Banque nationale souhaiterait que les banques collectent de manière systématique les données relatives à la performance énergétique des bâtiments pour l’ensemble des nouveaux crédits octroyés. Car vu la hausse de l’énergie, certains ne pourront plus payer. C’est en effet l’une des recommandations qu’a émises la BNB mardi dans son rapport macroprudentiel 2022. Celles-ci s’attardent également sur la remontée des taux d’intérêt et sur les cybermenaces.

Le contexte, récent et actuel, d’une hausse marquée des prix de l’énergie a mis en évidence l’importance pour le secteur financier de prendre en compte des risques liés à la performance énergétique des bâtiments, analyse la Banque. Cela notamment en ce qui concerne les biens pris en garantie dans le cadre de l’octroi de crédits.

Pour la BNB, il importe dès lors que « les prêteurs collectent de manière systématique les données relatives à la performance énergétique du collatéral pour l’ensemble des nouveaux crédits octroyés« . Pour les crédits existants, un accès permanent aux bases de données régionales en matière de PEB devrait les aider à rassembler les informations utiles, préconise l’autorité macroprudentielle.

L’importance de la performance énergétique

De leur côté, les acheteurs, qui sont dans la plupart des cas également emprunteurs, doivent prendre en considération la performance énergétique d’un bâtiment dans l’évaluation du prix d’achat, suggère la Banque nationale. D’après elle, cette performance sera d’ailleurs probablement plus fortement prise en compte à l’avenir dans la procédure d’octroi de crédit et pourrait avoir une influence par exemple sur la quotité maximale autorisée, si elle n’est pas correctement reflétée dans le prix d’achat.

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S’agissant des taux d’intérêt sans risque et de leur nette remontée, les établissements financiers belges devraient tenir compte de différents scénarios de taux possibles à l’avenir et adapter leur gestion du risque de taux d’intérêt en fonction. Cela afin de pouvoir garder sous contrôle les pertes éventuelles qui découleraient d’une nouvelle hausse sensible et abrupte en la matière, justifie l Les prix des maisons avec un bon score PEB en augmentation « considérable »

Cette dernière recommande de procéder à une évaluation suffisamment prudente des conséquences potentielles d’une remontée des taux d’intérêt sur la valorisation des actifs financiers et réels, sur l’évolution du coût de financement lié aux dépôts à vue et d’épargne importants dans le secteur bancaire et sur des rachats éventuels de contrats d’assurance.

Enfin, le contexte actuel en Ukraine et en Russie et la numérisation croissante de l’économie, y compris des services financiers, nécessitent une préparation et une vigilance soutenue du secteur face à une potentielle cybermenace, estime la Banque nationale. Aucun incident majeur n’a toutefois été à déplorer au cours des premiers mois de 2022.

  • 07/06/22 à 21:34
  • Mise à jour le 08/06/22 à 12:13
  • Source : Belga